Synonymes, homonymes… Ces termes, rencontrés depuis l’école primaire, paraissent parfois encore obscurs à l’âge adulte. Tu y as toujours mis du tien, mais c’est compliqué. Comme je te comprends ! Alors, pour tenter de simplifier tout cela, Virgulophile te propose un petit tour d’horizon de quelques termes en « nyme » que recèle la grammaire.
Les synonymes, l’art de dire la même chose avec d’autres mots
Le terme “synonyme” (du grec sunonumos) s’applique à des mots ayant la même signification, ou une signification presque identique, pouvant être substitués les uns aux autres. Ainsi, le flouze, l’oseille, le pognon, le pèze, le fric, le blé et les ronds, si chers aux Inconnus, synonymes du fameux grisbi de Jean Gabin, sont toujours recherchés en 2020 mais prennent le nom de “bif”, “moula” ou “caramel” chez Booba.
Les antonymes, l’art de dire le contraire
À l’opposé du synonyme se trouve l’antonyme (le contraire). Tu t’en rappelleras facilement parce qu’il commence comme “anti”. L’adjectif “large” a ainsi pour antonymes “serré” et “étroit”. Un espace large est bien le contraire d’un espace étroit, et un habit large s’oppose à un habit serré. Mais “large” est également un synonyme de “généreux”, ce qui fait de lui un antonyme de “pingre”. Les synonymes d’un mot pouvant être nombreux, il en va de même pour ses antonymes. Il est donc crucial, quand on cherche l’antonyme d’un mot, de comprendre le sens dans lequel il est utilisé.
Les homonymes, l’art de ne pas dire la même chose avec les mêmes sons
Du grec homônumos (qu’est-ce qu’on aime le grec ici !). On retrouve “homo“, qui signifie “même”, dans de nombreux autres mots de la langue française : homogène, homosexuel, homologue, etc. Un homonyme est donc un mot qui se prononce de la même manière qu’un autre, mais n’a pas le même sens.
Dans la phrase “Son saxophone émettait un son étrange”, on rencontre les homonymes “son” et “son”, qui sont également homographes (ils s’écrivent exactement de la même manière, se prononcent de la même manière, mais n’ont pas le même sens). Autre exemple d’homonymes homographes : palais (royal) et palais (partie interne de la bouche).
Il n’en va pas de même pour “son” et “sont”, qui sont bien homophones (ils se prononcent de la même manière), mais pas homographes. Sur le même modèle, on peut citer “sans”, “sent”, “cent” et “sang”, qui, s’ils sont similaires à l’oral, ne sont pas interchangeables à l’écrit (sauf pour Johnny Hallyday, qui, en 1999, dans sa chanson « Sang pour sang », chante l’amour qu’il voue à son fils et à la langue française).
Les paronymes, l’art du quiproquo
Les paronymes sont des mots presque homonymes. J’entends d’ici des voix s’élever : “Pourquoi deux termes différents, si c’est la même chose ?” Eh bien, “presque” a ici toute son importance. À la différence des homonymes, qui sont des homophones parfaits, les paronymes ont une prononciation très similaire, et ne présentent qu’une syllabe (parfois même une seule lettre) différente, ce qui mène parfois à de fâcheux contresens.
Exemple : le verbe “perpétuer”, même s’il se termine par “tuer”, n’a rien à voir avec le champ lexical du crime. Et pourtant, il n’est pas rare d’entendre des journalistes expliquer qu’un meurtre a été “perpétué”, plutôt que “perpétré”, c’est-à-dire commis.
Tu l’auras compris, le paronyme est donc à l’homonyme ce que Dudley est à Harry : un cousin mesquin et vicieux. Il est également l’instrument ultime de la bourde. Il est donc important de bien connaître les paronymes les plus courants, et de les utiliser à bon escient.
Quelques paronymes dont il faut se méfier : allocation/allocution, allocution/élocution, conjoncture/conjecture, ellipse/éclipse, immerger/émerger, illusion/allusion, allusion/alluvion, affût/afflux, intention/attention.
L’existence des paronymes nous invite à redoubler de vigilance, afin de ne pas commettre d’impair. On veillera notamment à ne pas confondre l’érection (d’un monument) et l’élection du président de la République. Les résultats Google Images ne sont pas les mêmes…
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